[Rafles] Mardi 4 avril dans le centre-ville de Nantes, une opération de contrôle d’identité est venue rompre la rumeur paisible de la ville. Plusieurs véhicules ont déversés leur lots de policiers qui s’affairaient déjà sur la place, à la croisée des Trams. Contrôle d’identité d’envergure et systématisé de toutes les personnes qui se trouvaient sur les abords, ciblant surtout des racisé.e.s. Toutes les personnes ne pouvant justifier leur identité ont été interpellées. Menottées, elles sont amenées dans le commissariat du cours Olivier de Clisson, avant d’être transférées au commissariat central. 16 personnes au total ont été arrêtées. 

Cette scène s’est déroulée devant des militant.e.s du collectif MIE, qui ont constaté que certains des jeunes du collectif furent inquiétés par ces contrôles. Révolté.e.s par ce déchaînement de violences ciblées, et après avoir tenté vainement de s’interposer, ils et elles se rendent au commissariat Olivier de Clisson. Le commissaire argua alors devant les militant.e.s. médusé.e.s que ces méthodes sont ordinaires, que les menottes permettent de protéger les policiers et qu’ils ont ciblés principalement ceux qui tentaient de fuir à l’arrivée de la police. Lorsque le mot rafle est prononcé, ce dernier s’énerve et affirme qu’il est descendant de déporté et qu’il n’accepte pas ce genre d’allusion.

Ce soir nous ne disposons que de peu d’informations, la situation reste opaque. Sur les 16 personnes arrêtées il semble que 13 soient des personnes sans papiers, dont au moins trois mineurs. Deux des mineurs sont sorti dans la soirée, dont un avec une​convocation à la préfecture. Rarement Nantes n’a connu de telles opérations en plein de coeur de la ville, ciblant explicitement des Africains ou afro-descendant.e.s.

A la veille de la manifestation du Mouvement des Mineur-e-s Rejeté-e-s Solidaires Nantes, il est difficile de ne pas penser à une stratégie d’intimidation. Le pouvoir s’évertue à vouloir briser la solidarité et décourager la lutte que portent celleux qu’il qualifie d’indésirables. Les politiques sécuritaires enferment irrémédiablement les personnes en exil dans des frontières indépassables, qui les laissent échoué.e.s en dehors de toute garantie de protection.

Un article de ouest france :
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-une-dizaine-d-adolescents-migrants-interpelles-ce-mardi-4905127

Source : https://www.facebook.com/migrants44/ les luttes des exilé.e.s à Nantes sur fb