Nantes le 5 avril.
Mercredi 5 avril, une manifestation, organisée par le collectif de jeunes exilés, part de la croisée des trams après une petite prise de parole des Mineurs Isolés Étrangers. La manifestation est une réussite : 300 personnes défilent jusqu’au Conseil Général, présidé par les socialistes, qui laisse illégalement ces mineurs à la rue. Demi-tour et direction rue de Strasbourg, où l’on crie devant la mairie. Un vigile s’empresse de fermer l’entrée à clef. Puis le cortège s’engage dans la rue Fouré, pour une halte devant l’institution chargée de contrôler la minorité des réfugiés en exerçant violence et suspicion sur leurs corps. Certains jeunes se jettent sur les grilles avant que d’autres les calment. Le sentiment d’injustice est grand. Le défilé reprend jusqu’au tribunal, barricadé et gardé par une ligne de policiers et les grilles nouvellement installées. Le cortège termine aux Machines de l’Ile, pour une assemblée où les jeunes mineurs isolés s’exprimeront.
Durant cette longue ballade la bonne humeur et la motivation étaient très présents. Les passants étaient réceptifs, la manifestation a été applaudie par des gens aux fenêtres et salués par d’autres. Comme l’écrit la page Lutte des exilé-e-s à Nantes : « Cette manifestation a permis d’entendre les voix de celleux qui subissent les violences de l’exil. De sortir de la logique d’invisibilisation qui noie leur voix sous des discours humanitaires, en décalage avec leur réalité. Mais cette journée est aussi un acte de résistance, de dépassement des peurs, liées bien souvent à une situation administrative plus que précaire. »
Ce jeudi 6 au matin, nous apprenons avec effroi qu’une expulsion est en cours dans l’un des principaux lieu occupé depuis près de deux ans par les mineurs isolés : le squat Elin, situé rue des Dervallières. Un soutien immédiat comme sur le long terme est donc indispensable pour les exilés.
Plus d’infos sur ces luttes en suivant la page : Les luttes des exilé-e-s à Nantes