Manifeste du mouvement des Mineur-e-s rejeté-e-s Solidaires à Nantes.
Par le présent manifeste, nous jeunes exilé-e-s et militant-e-s solidaires, actons la création d’un groupe de lutte pour défendre notre droit à vivre ici.
Nous mineur-e-s rejeté-e-s solidaires vivons ici à Nantes et nous avons créé ce mouvement afin de faire entendre nos voix.
Ce mouvement est ouvert à tou-te-s les mineur-e-s en exil et les militant-e-s solidaires du collectif Mineur-e-s Isolé-e-s Etranger-e-s et d’ailleurs.
Nous mineur-e-s en exil sommes rejeté-e-s à la rue, sans manger, nous avons dormi dans le froid.
Nous avons traversé beaucoup de pays, parce que nous croyions obtenir une protection de l’Union Européenne et nous sommes aujourd’hui délaissé-e-s. Nous avons vécu tellement de violence et de misère, nous avons vu tellement de nos sœurs et frères mourir sur les barbelés, s’échoué-e-s en méditerranée et traqué-e-s par la police. Nous aspirons à vivre enfin en paix à Nantes.
Nous demandons à être en sécurité et no nplus maintenues dans l’insécurité que créent les politiques en France.
Nous rappelons que nous ne sommes pas venu-e-s ici en France parce que notre pays nous déplaît, mais parce que nous fuyons et voulons devenir des jeunes intègres.
Nous nous retrouvons délaissé-e-s. Nous nous endormons tous les soirs le cœur gros. Nous qui avons beaucoup de colère en nous essayons seulement de vivre ici normalement.
Nous dénonçons les politiques européennes en Afrique qui pillent, assassinent nos frères et sœurs et nous poussent à l’exil.
Nous dénonçons les politiques racistes, coloniales, qui érigent des frontières meurtrières entre les hommes.
Nous dénonçons la politique de suspicions que mènent les autorités contre nous. Les pratiques d’évaluation basée sur notre morphologie pour nous rejeter ignorent qui nous sommes, que n’avons pas la même vie et que nos corps n’ont pas grandi de la même façon.
Nous revendiquons le droit à avoir un avenir ici à Nantes. Nous voyons trop de nos frères et s œurs se perdre et devenir une bombe pour la société. Nous ne voulons pas cela. Nous préférons lutter pour nos droits plutôt que de sombrer dans la violence et les méfaits.
Nous souhaitons pouvoir étudier et enrichir notre connaissance du monde.
Bien que nous soyons appelé-e-s migrant-e-s, nous ne pouvons pas nous déplacer librement, ni avoir accès aux transports publics.
Nous sommes en Solidarité avec l’ensemble des jeunes en luttes et souhaitons pouvoir les rassembler pour faire entendre nos voix et ne plus se taire.
Nous demandons à tou-te-s les jeunes qui vivent dans la même situation que nous, mais aussi celles et ceux qui sont dans de meilleures situations, né-e-s ici ou ailleurs, de rejoindre notre combat.